Psychiatrie de liaison : Vers une collaboration entre pédiatres psychiatres et psychologues
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS-WHO) a évalué la prévalence des troubles psychiques chez l’enfant et l’adolescent autour de 20 % dans le monde, avec 4 à 6 % d’entre eux qui nécessitent une intervention clinique. Cette prévalence est plus élevée dans les pays en développement et encore davantage dans les pays ayant traversé les guerres, les catastrophes et où l’indice de développement continue à se détériorer. Au Rwanda, en 2018 une étude sur l’état de la santé mentale a été réalisée et a montré que 10,2% des adolescents présentent des problèmes de santé mentale.
Pour répondre à cette nécessité l’Association Santé Mentale Suisse Rwanda (ASMSR) à travers les supervisions formatives et d'apports théoriques faite par une pédopsychiatre depuis 2011est venue soutenir les équipes d’infirmiers psychiatriques, psychologues et médecins en charge des enfants et des adolescents à l’Hôpital Universitaires de Kigali, l’Hôpital Neuropsychiatrique de Ndera (HNP) et quelques hôpitaux de l’Est et Ouest du pays. Dans ce contexte, un contact a été établi avec les pédiatres, les sages-femmes et les infirmiers en pédiatrie qui sont demandeurs d'un soutien psychiatrique soit face à des enfants souffrant de maladies somatiques graves ou handicapantes, soit face à des troubles précoces de la relation mère-bébé, des mères en périnatalité et encore des troubles psychiques de l’enfant ou de l’adolescent à expression somatique.
Les formations ont aidé les professionnels à apprendre à écouter les enfants et leurs parents, et à considérer l’enfant dans son environnement familial, scolaire et communautaire. Ils ont aussi appris quelques outils cliniques dans l’examen mental de l’enfant. Avec le temps, l’équipe affectée dans les départements de pédiatrie et de gynéco-obstétrique a vite compris que la complexité des affections pédopsychiatriques et psychosomatiques requiert une approche qui n’est pas de compétence exclusive ni du pédiatre, ni du gynéco obstétricien, ni du psychiatre, mais nécessite un échange mutuel entre ces trois disciplines pour que la démarche de soins soit plus complète. Certaines théories sur la pédopsychiatrie ont permis de renforcer la prise en charge de l’enfant depuis sa vie in utero par une intervention auprès des mères dans la périnatalité. Les pédiatres ont compris le rôle de l’intervention psychologique et /ou psychiatrique dans la prise en charge des enfants et adolescents ayant des maladies chroniques et/ ou fatales.
Les troubles psychosomatiques et/ou somatoformes chez les enfants et adolescents ont aussi éveillé leur conscience. Les psychologues aussi ont appris à écouter les enfants en souffrance en leur donnant une espace d’expression de leur souffrance par la parole et/ ou par médiation selon l’âge et la capacité de l’enfant à s’exprimer. Les groupes de soutien et/ou groupe de parole des enfants et adolescents avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ont été renforcés.
La formation a permis aussi une augmentation de l’estime de soi des intervenants en santé mentale ainsi que la collaboration avec des réseaux sociaux dans la communauté œuvrant dans la prise en charge des enfants au niveau communautaire, car la prise en charge des enfants et adolescents exige une collaboration intersectorielle pour qu’elle soit globale. Cette prise en charge se passe aussi bien en milieu hospitalier dans différentes unités de la pédiatrie et de la maternité qu’en ambulatoire et/ou dans la communauté.
Projets d’avenir :
Bientôt au mois d’octobre 2021, l’équipe formée de deux pédopsychiatres va passer une semaine au Rwanda pour renforcer les connaissances en périnatalité et prévention des problématiques du péripartum des collaborateurs de départements gynéco-obstétrique et pédiatrie et de santé mentale au CHUK et de deux hôpitaux de district. Cette équipe fera aussi des visites dans les établissements encadrant les enfants souffrant de troubles du développement psychomoteur, en vue de se rendre compte de la situation sur terrain et mettre en place un projet de prise en charge pédopsychiatrique impliquant les structures communautaires.
L’association s’est aussi impliquée dans la formation post-graduée des pédiatres.
Page révisée le 13.10.2021 par Dr Chantal Murekatete
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS-WHO) a évalué la prévalence des troubles psychiques chez l’enfant et l’adolescent autour de 20 % dans le monde, avec 4 à 6 % d’entre eux qui nécessitent une intervention clinique. Cette prévalence est plus élevée dans les pays en développement et encore davantage dans les pays ayant traversé les guerres, les catastrophes et où l’indice de développement continue à se détériorer. Au Rwanda, en 2018 une étude sur l’état de la santé mentale a été réalisée et a montré que 10,2% des adolescents présentent des problèmes de santé mentale.
Pour répondre à cette nécessité l’Association Santé Mentale Suisse Rwanda (ASMSR) à travers les supervisions formatives et d'apports théoriques faite par une pédopsychiatre depuis 2011est venue soutenir les équipes d’infirmiers psychiatriques, psychologues et médecins en charge des enfants et des adolescents à l’Hôpital Universitaires de Kigali, l’Hôpital Neuropsychiatrique de Ndera (HNP) et quelques hôpitaux de l’Est et Ouest du pays. Dans ce contexte, un contact a été établi avec les pédiatres, les sages-femmes et les infirmiers en pédiatrie qui sont demandeurs d'un soutien psychiatrique soit face à des enfants souffrant de maladies somatiques graves ou handicapantes, soit face à des troubles précoces de la relation mère-bébé, des mères en périnatalité et encore des troubles psychiques de l’enfant ou de l’adolescent à expression somatique.
Les formations ont aidé les professionnels à apprendre à écouter les enfants et leurs parents, et à considérer l’enfant dans son environnement familial, scolaire et communautaire. Ils ont aussi appris quelques outils cliniques dans l’examen mental de l’enfant. Avec le temps, l’équipe affectée dans les départements de pédiatrie et de gynéco-obstétrique a vite compris que la complexité des affections pédopsychiatriques et psychosomatiques requiert une approche qui n’est pas de compétence exclusive ni du pédiatre, ni du gynéco obstétricien, ni du psychiatre, mais nécessite un échange mutuel entre ces trois disciplines pour que la démarche de soins soit plus complète. Certaines théories sur la pédopsychiatrie ont permis de renforcer la prise en charge de l’enfant depuis sa vie in utero par une intervention auprès des mères dans la périnatalité. Les pédiatres ont compris le rôle de l’intervention psychologique et /ou psychiatrique dans la prise en charge des enfants et adolescents ayant des maladies chroniques et/ ou fatales.
Les troubles psychosomatiques et/ou somatoformes chez les enfants et adolescents ont aussi éveillé leur conscience. Les psychologues aussi ont appris à écouter les enfants en souffrance en leur donnant une espace d’expression de leur souffrance par la parole et/ ou par médiation selon l’âge et la capacité de l’enfant à s’exprimer. Les groupes de soutien et/ou groupe de parole des enfants et adolescents avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ont été renforcés.
La formation a permis aussi une augmentation de l’estime de soi des intervenants en santé mentale ainsi que la collaboration avec des réseaux sociaux dans la communauté œuvrant dans la prise en charge des enfants au niveau communautaire, car la prise en charge des enfants et adolescents exige une collaboration intersectorielle pour qu’elle soit globale. Cette prise en charge se passe aussi bien en milieu hospitalier dans différentes unités de la pédiatrie et de la maternité qu’en ambulatoire et/ou dans la communauté.
Projets d’avenir :
Bientôt au mois d’octobre 2021, l’équipe formée de deux pédopsychiatres va passer une semaine au Rwanda pour renforcer les connaissances en périnatalité et prévention des problématiques du péripartum des collaborateurs de départements gynéco-obstétrique et pédiatrie et de santé mentale au CHUK et de deux hôpitaux de district. Cette équipe fera aussi des visites dans les établissements encadrant les enfants souffrant de troubles du développement psychomoteur, en vue de se rendre compte de la situation sur terrain et mettre en place un projet de prise en charge pédopsychiatrique impliquant les structures communautaires.
L’association s’est aussi impliquée dans la formation post-graduée des pédiatres.
Page révisée le 13.10.2021 par Dr Chantal Murekatete